Nous avons testé la Polestar 2 : plus raffinée que la Tesla Model 3 mais moins performante, avec Android Automotive

Durant mes essais de la nouvelle Polestar 2, j'ai souvent été interrogé sur son modèle de voiture. Bien que son design ne soit pas spectaculaire, il se distingue par un design raffiné à la fois à l'intérieur et à l'extérieur. Au volant, cette voiture électrique se démarque des autres en proposant des avantages et des inconvénients.

La Polestar 2 est le quasi-premier modèle de Polestar

Chez Polestar, ils ont opté pour un minimalisme presque extrême qui se reflète dans tous les aspects de leur marque, y compris leur nom. C'est un choix délibéré qui leur permet de se différencier de leurs concurrents et de se concentrer sur l'essentiel. Mazda avait déjà adopté une stratégie similaire en utilisant des chiffres pour nommer leurs voitures.

Cependant, la Polestar 2 est légèrement contradictoire car elle est la première voiture électrique de la marque, bien que ce soit la deuxième voiture mise en vente après la Polestar 1 en 2018, qui était une hybride rechargeable avec une forte ressemblance à une voiture Volvo.

En revanche, la Polestar 2 est une petite berline cinq portes avec des caractéristiques de conception distinctives qui la différencient clairement de tout ce qui est proposé par Volvo.

Bien que Polestar ait choisi de rester conventionnel lors de la conception de l'avant, celui-ci est très personnel. La voiture présente une grande grille centrale non fonctionnelle avec une surface faite de cubes formant un treillis concave en 3D, ainsi que des phares à LED avec un feu diurne en forme de marteau de Thor, ce qui est très approprié.

Les nerfs très marqués sur le capot et surtout la taille cassent la chute du montant C en atteignant le coffre, qui se répète également dans la signature lumineuse arrière avec une bande traversant toute la porte. Bien que la Polestar 2 soit très agréable à l'œil et bien proportionnée en général, lors de la prise de photos, elle peut sembler un peu étrange en raison de l'effet des contours de fenêtre noirs avec le montant A inclus, de la queue surélevée et des roues XL de 20 pouces au design massif et aérodynamique, qui la font paraître plus compacte qu'elle ne l'est en réalité.

En somme, il s'agit d'une berline de taille considérable, mesurant 4,61 mètres de long, 1 859 mm de large et 1 482 mm de haut (soit 8 cm de moins que la Tesla Model 3). Toutefois, l'habitacle peut sembler un peu restreint pour l'entrée et la sortie en raison du plancher surélevé dû à la position des batteries et du toit bas en conséquence. Bien que légèrement plus haut que le Model 3, il peut sembler moins pratique à entrer et à sortir.

Un détail intéressant qui mérite d'être mentionné est le logo qui est peint dans la couleur de la carrosserie à l'avant et à l'arrière de la voiture. Associé à l'absence de modèle ou d'écriture de marque distinctifs, cela lui donne un aspect "incognito".

Même dans le système d'infodivertissement Android, l'intérieur est caractérisé par une simplicité minimaliste

La simplicité est le maître-mot de la disposition des sièges de cette voiture, que ce soit pour le conducteur ou pour les passagers. Les boutons sont très rares, en commençant par l'absence totale de bouton de démarrage.

Après être monté à bord, nous avons simplement enclenché la vitesse en appuyant sur le levier, sans avoir besoin de toucher à aucun autre bouton, à part les commandes du volant. Parlant du levier, il est particulier avec sa forme hexagonale et son logo lumineux à l'intérieur, mais cela a été au détriment de l'ergonomie.

La majorité des boutons se trouvent sur le volant, avec les commandes du régulateur de vitesse adaptatif sur la gauche et les fonctions multimédias de la radio sur la droite. Il y a seulement cinq autres boutons : le bouton d'avertissement, le bouton de lecture/pause, la molette de volume, les boutons pour les vitres chauffantes à proximité du levier de vitesses et le frein à main derrière ce dernier.

Les fonctions de configuration du véhicule et de la climatisation sont toutes intégrées dans l'écran tactile central de 11 pouces au format vertical, fonctionnant sous Android Automotive avec une couche Polestar, ce qui en fait l'une des rares voitures à avoir adopté un robot pour gérer son électronique. Personnellement, j'ai apprécié cette fonctionnalité.

Cependant, l'accès aux réglages de la climatisation nécessite plusieurs pressions sur l'écran, même pour une tâche simple comme baisser la température, car il faut d'abord accéder au menu spécifique. Contrairement à d'autres modèles de voitures, le système ne dispose pas d'un sous-menu toujours visible pour les réglages de base. Cette approche minimaliste peut sembler un peu trop austère.

Néanmoins, j'ai apprécié la simplicité générale du système qui est fluide et facile à utiliser. Les réglages de base sont accessibles sur un seul écran, sans avoir à naviguer dans des menus interminables. On peut ainsi ajuster le poids de la direction, la déconnexion ESP et les options d'accélérateur en seulement quelques clics.

Les fonctionnalités d'aide à la conduite sont regroupées dans des menus simples et facilement compréhensibles, de même que les options de recharge, ce qui rend cette voiture très attractive pour les clients qui peuvent être intimidés par la technologie électronique.

De plus, cette voiture est dotée d'une intégration avec Android Auto et Apple CarPlay, mais pour les utilisateurs de téléphones Android en particulier, l'écosystème est très convivial. La navigation dans les menus et l'installation d'applications sont très similaires à celles de smartphones, et il y a également des applications natives disponibles.

La navigation se fait via Google Maps, avec des estimations de charge précises qui indiquent le pourcentage de batterie disponible à l'arrivée et au retour, ce qui est une fonctionnalité clé.

La voiture est équipée d'une instrumentation entièrement numérique derrière le volant, avec un fond sombre et une intégration impeccable. Le système est fluide et facile à utiliser, voire plus que le système d'infodivertissement. Les indicateurs en vue sont basiques, montrant la position de la transmission, la vitesse, la position de l'accélérateur, l'état de la batterie, l'autonomie et la température extérieure.

Il est possible de changer le fond d'écran pour une carte de navigation ou quelque chose de neutre. Bien que cela évite les distractions, les amateurs de technologie peuvent trouver que certaines informations manquent, telles que les indicateurs de consommation moyenne/instantanée ou les partiels.

Pour les afficher, il est nécessaire d'appuyer sur un bouton au volant, ce qui fait apparaître une fenêtre sur le côté droit de l'écran avec des informations telles que la distance parcourue, la consommation, le temps de trajet et la vitesse moyenne. Cependant, cette fenêtre disparaît rapidement.

En général, la voiture présente de bonnes finitions et des assemblages de qualité, ce qui la rend solide et bien réalisée dans l'ensemble de l'habitacle. Cependant, certains plastiques avec des bords cachés et la console centrale avec du noir piano sont des exceptions à cette qualité. Il aurait pu y avoir de meilleures options pour habiller ces zones sensibles, étant donné la qualité des autres matériaux choisis pour le tableau de bord, les sièges, le volant et les portes, qui sont agréables et souvent d'origine recyclée. Bien que la marque prétende que l'intérieur est "sans émissions", ce qui est vraiment important est que la combinaison de matériaux soit distinctive et fonctionnelle, améliorant l'expérience à bord.

En ce qui concerne l'habitabilité, les sièges, en particulier ceux à l'avant, sont bien conçus avec un bon maintien latéral, un rembourrage confortable et une régulation électrique. De plus, ils sont finis avec du cuir Nappa répondant aux normes de bien-être animal. Cela donne une impression globale de confort et de qualité dans l'espace de l'habitacle.

Comme évoqué précédemment, le toit du véhicule est légèrement bas, ce qui rend l'entrée et la sortie un peu difficiles. Pour pallier à ce problème, Polestar a opté pour un toit panoramique de série afin d'augmenter la luminosité à l'intérieur et de gagner quelques centimètres d'espace. Cependant, si l'on souhaite éviter la lumière directe, il faudra acheter un store séparément.

De plus, il est à noter que la console est d'une taille particulièrement grande, tandis que les sièges avant sont encaissés. Cela contraste avec la faible quantité d'espace de rangement disponible dans la voiture. Non pas tant en raison du nombre limité d'emplacements, mais plutôt du fait que les compartiments dans la console, les poches sur les portes et les espaces sur les côtés de la console sont plutôt petits.

Pour quatre personnes, l'espace arrière est adéquat, mais cela devient serré avec cinq occupants. La longueur de l'espace est suffisante pour les genoux, et il est possible de mettre les pieds sous le siège avant sans dépasser la largeur disponible grâce à la présence d'un tunnel central. Bien que les sièges arrière soient correctement amortis, le dossier est assez droit, peut-être en raison de l'optimisation de l'espace de chargement.

Le coffre arrière, qui peut contenir 405 litres, est très utilisable avec des formes régulières et une goulotte de remplissage pratique. Il y a également un deuxième coffre à l'avant avec 41 litres d'espace, qui est utile pour ranger les câbles de recharge. Dans le cas de la mécanique Dual Motor, le frunk est de 35 litres.

Offrant une surface douce et uniforme, mais sensible à la consommation

Lorsqu'elle est en mouvement, la Polestar 2 se distingue par une douceur remarquable. Cette caractéristique se manifeste de manière subtile, tant pour l'accélération que pour l'ouverture des vitres ou le fonctionnement de la climatisation. Le tout se fait de manière progressive et délicate.

Nous avons essayé la version d'entrée de gamme de la Polestar 2, qui devrait être la plus populaire. Cela signifie qu'elle est équipée d'un seul moteur, d'une traction avant et d'une batterie standard. Voici les chiffres correspondants :

Le moteur situé sur l'essieu avant développe une puissance de 165 kW (224 ch) et un couple de 330 Nm. Cette puissance est suffisante pour permettre une conduite douce en milieu urbain. Toutefois, si l'on appuie à fond sur l'accélérateur, la voiture prend de la vitesse avec plus d'intensité.

La puissance livrée par l'accélérateur est graduelle même si on appuie à fond sur la pédale de droite, ce qui diffère des voitures électriques qui sont tout ou rien dès qu'on appuie sur la pédale. Cela offre un certain confort mais peut être moins efficace lors de dépassements sur les routes secondaires.

L'accélérateur a trois modes différents : un mode classique qui utilise l'inertie pour avancer lorsque relâché, ainsi que deux niveaux de "One Pedal Drive". Dans ce dernier cas, si l'on relâche l'accélérateur, la voiture commencera à freiner jusqu'à s'arrêter complètement. Bien que cette fonction soit intéressante, elle peut être plus fatigante pour le pied droit et moins agréable si l'on préfère profiter de l'inertie de la voiture.

La direction, malgré son isolement de ce qui se passe au niveau des roues avant, est précise et permet de profiter du châssis. Il est également possible de régler le niveau d'assistance sur trois niveaux différents selon les préférences du conducteur.

En utilisant la plateforme CMA également utilisée par d'autres modèles du groupe, tels que la Lynk & Co 01 ou la Volvo XC40, la Polestar 2 est construite autour d'un châssis qui semble avoir été doté d'une touche de sportivité, peut-être en hommage à l'ancienne division de course de Volvo.

Bien que la Polestar 2 ne soit pas considérée comme une voiture de sport, les suspensions donnent une sensation ferme, ce qui peut être apprécié dans les virages. Cependant, il convient de faire attention au sous-virage car le véhicule pèse environ 2 tonnes.

En tant que voiture de tous les jours, la Polestar 2 offre un confort de conduite excellent grâce à une bonne isolation et peu de bruit de roulement. Les suspensions sont également réactives et peuvent absorber les nids de poule et les ralentisseurs sans problème.

En ce qui concerne la consommation, la Polestar 2 a affiché une consommation de 17,2 kWh/100 km lors de notre essai, légèrement supérieure à la consommation approuvée de 16,7 kWh/100 km. Bien que nous ayons conduit de manière efficace pour atteindre ce chiffre, une utilisation moins mesurée de l'accélérateur peut facilement entraîner une consommation de plus de 20 kWh/100 km, ce qui n'est pas optimal.

Cela se traduit par une autonomie réelle légèrement inférieure à 400 km. En ce qui concerne la recharge, la voiture dispose d'une capacité de charge de 11 kW en courant alternatif et jusqu'à 116 kW en courant continu, ce qui permet une recharge complète en environ 7 heures en courant alternatif ou jusqu'à 80% de charge en seulement 35 minutes en courant continu.

Est-ce que je devrais acheter une Polestar 2 ?

Les comparaisons sont souvent peu concluantes, mais il est inévitable de mettre en perspective la Polestar 2 avec sa principale concurrente, la Tesla Model 3. Cependant, le marché américain étant déjà saturé, il est difficile de surpasser la Tesla Model 3 qui possède une forte notoriété.

En termes de design et de qualité générale, je trouve que la Polestar 2 se démarque nettement de la Tesla Model 3. La Polestar 2 offre une expérience de conduite quotidienne plus agréable et une section électronique plus adaptée grâce à son engagement envers Android Auto. Les deux véhicules sont comparables en termes de minimalisme, mais la Polestar n'a pas poussé l'extrême comme Tesla, optant pour un style plus conventionnel.

Bien que la Tesla Model 3 d'entrée de gamme soit légèrement moins chère et plus puissante, elle possède une batterie plus petite. Toutefois, la consommation de la Polestar 2 est plus faible, ce qui les rend finalement équivalents en termes d'autonomie. Le point fort de la Tesla Model 3 est sa puissance de charge maximale de 250 kW.

Si je devais choisir entre ces deux berlines électriques, je pencherais pour la Polestar 2. Bien qu'elle puisse être améliorée sur certains aspects, je la considère globalement comme une option très intéressante pour les personnes souhaitant une voiture électrique polyvalente.

Cependant, il est important de souligner que les voitures électriques d'entrée de gamme sont encore relativement coûteuses. La Polestar 2, sans options supplémentaires, coûte près de 50 000 euros (47 190 euros pour la configuration de base, et à partir de 51 690 euros avec des options). Bien qu'elle soit considérée comme une voiture haut de gamme, elle ne prétend pas être bon marché.

Polestar 2 2023 - Bilan

Polestar 2 2023 - Fiche technique