Nous avons testé l'Audi Q4 e-tron 40 S-Line, un SUV électrique qui tente de faire passer la raison avant le cœur
Publié par L'équipe dans Actualités le 07/11/2022 à 09:45
Après les très chers SUV et berlines e-tron, Audi s'attaque aujourd'hui au cœur du marché électrique avec un Audi Q4 e-tron plus raisonnable. La gamme est composée de trois variantes, deux à propulsion (e-tron 35 de 170 ch et e-tron 40 de 204 ch) et une à traction intégrale (e-tron 50 quattro de 299 ch).
A cette occasion, nous avons testé l' Audi Q4 e-tron 40 avec 204 ch et une autonomie qui dépasse les 500 km WLTP grâce à sa batterie de 76,6 kWh qui, avec la finition S-Line de l'unité d'essai, fait partie des 56 710 euros.
Positionné en taille entre une Audi Q3 et une Audi Q5, le nouvel Audi Q4 e-tron mesure 4,59 m de long. Il se distingue de ses frères de gamme par sa motorisation 100% électrique, une proposition qui doit sa plateforme MEB dédiée aux véhicules électriques du groupe Volkswagen et qui équipe déjà la Skoda Enyaq et la Volkswagen ID.4.
Ainsi, l'Audi Q4 e-tron 40 repose sur la plateforme zéro émission du groupe, largement utilisée par Volkswagen, Skoda et Cupra, mais si l'on peut voir des similitudes esthétiques chez certaines marques du groupe dans leurs modèles électriques (bonjour, Cupra Born et Volkswagen ID.3), ce n'est pas le cas chez Audi.
Que ce soit dans le Q4 ou dans sa variante Sportback, le design continue d'avoir un fort caractère Audi. La parenté avec la Volkswagen ID.4 est ici complètement masquée. Ses lignes saillantes, aux ailerons prononcés, sont à des années-lumière de l'extrême simplicité de conception de sa cousine ID.4.
Sur les versions supérieures, comme ici sur cette S Line, le Q4 arbore même une énorme calandre fermée avec des garnitures en aluminium à facettes, ainsi qu'une signature lumineuse de phare Matrix LED personnalisable depuis le tableau de bord.
Un intérieur spacieux, mais des finitions inégales
Il en va de même pour l'intérieur, avec un tableau de bord très sculpté. Malheureusement, les matériaux sont plus proches de ceux d'une SEAT León que de ceux d'une Audi A5, avec trop de plastiques durs, puisque seule la partie supérieure possède un matériau d'une certaine douceur.
A bord aussi, la réduction des coûts a laissé son empreinte. Heureusement, la baisse de qualité perçue n'est pas aussi flagrante que dans une Volkswagen ID.3. Vu le prix de ce Q4, à partir de 57 610 euros, on pourrait penser « dieu merci ».
Mais si le Q4 conserve une certaine qualité perçue, il le fait de manière inégale. Par exemple, les panneaux de porte arrière sont moulés dans un plastique rigide, même dans les parties supérieures. Le contraste entre les sièges avant et arrière est très frappant à cet égard.
Heureusement, l'ensemble a toujours fière allure grâce à quelques touches d'aluminium bienvenues. L'écran tactile de 12,3 pouces du système d'infodivertissement au centre du tableau de bord permet de contrôler tous les aspects de la voiture, mais Audi a conservé les boutons physiques juste en dessous pour le système de climatisation, ce qui simplifie grandement son fonctionnement pendant la conduite.
Je suis moins convaincu par les « touches tactiles » à retour haptique sur le volant, qui s'activent par inadvertance lorsque l'on tourne le volant. En parlant de volant, était-il vraiment nécessaire de faire un volant plat en haut et en bas ? Ça n'apporte rien, car on n'est pas dans une voiture de sport dans laquelle l'accès à bord est compliqué, et c'est un peu gênant dans les manœuvres.
C'est un détail, l'important est que grâce aux réglages poussés dans tous les sens du siège, on retrouvera une position de conduite idéale et confortable, quelle que soit notre morphologie.
Le reste des passagers sera également très à l'aise. Les places arrière sont facilement accessibles, même pour les adultes. Le coffre affiche un volume raisonnable de 520 litres . C'est 10 litres de moins qu'un Audi Q3. Compte tenu de ses dimensions extérieures, on s'attendrait à plus qu'un simple coffre Audi Q3.
D'autant que, contrairement à une Tesla Model Y, une Jaguar i-Pace ou une Ford Mustang Mach E, le Q4 est dépourvu de coffre avant. Non pas qu'ils aient laissé beaucoup de place pour un seul, curieusement. Mais un peu d'espace aurait été appréciable, ne serait-ce que pour pouvoir ranger les câbles de manière accessible et ne pas avoir à les laisser dans le faux fond du coffre.
Quelques avantages corrects
L'Audi Q4 e-tron 40 dispose d'un seul moteur électrique qui entraîne les roues arrière, développe 204 ch et délivre 310 Nm de couple. Si le couple est disponible instantanément et à tout moment, ce n'est pas qu'il ait beaucoup de couple par rapport à la masse qu'il doit déplacer : 2 175 kg. Il n'y a rien.
L'accélération est très franche et la voiture semble faire preuve de beaucoup de fougue en ville et sur les petites routes. Mais ce n'est qu'un mirage. Sur routes rapides, si on accélère franchement on se rend compte que ce moteur avait déjà tout donné. L'astuce se trouve dans une gestion électronique conçue pour impressionner et offrir les accélérations les plus franches en dessous de 50 km/h.
Cela dit, nous ne pouvons pas non plus considérer le Q4 e-tron 40 comme une voiture lente. Il n'a pas le meilleur 0-100 km/h de son segment, c'est clair, mais il accélère vraiment fort quand c'est vraiment nécessaire, lors des dépassements. Ses 80 à 120 km/h en 6,1 s lui confèrent la verve que l'on attend pour pouvoir dépasser en toute sécurité.
Avec une configuration orientée vers le confort plutôt que vers le dynamisme, le Q4 est vraiment confortable, mais sans perdre cette touche de fermeté à basse vitesse que presque toutes les voitures électriques ont en raison de leur poids élevé (et que les roues de 21 pouces en option qu'ils font n'aide pas à se dissiper). Il est également assez silencieux, il n'y a pas de bruits aérodynamiques perceptibles à bord.
Sur le plan dynamique, ce n'est pas une voiture qui aime se tortiller. Ce n'est pas non plus sa vocation, certes. La direction est très douce (quel que soit le mode de conduite choisi), et elle est même trop douce sur l'autoroute, à mon goût. En conduite joyeuse, sans parler du sport, il faudra tenir compte de l'inertie et des mouvements du corps. Par conséquent, le Q4 a une nette tendance à allonger la trajectoire.
Côté freinage, le toucher de la pédale de frein manque de mordant. Mais le truc ici, ce sont les palettes sur le volant. Je suis un grand fan de ce système qui permet de doser la puissance de freinage récupératif (trois niveaux et un quatrième pour la roue libre), obtenant souvent le même effet que si l'on rétrogradait avec les palettes sur une voiture à essence.
L'Audi Q4 e-tron 40 est clairement une voiture à vocation familiale et à cet égard elle répond largement à ce qu'on lui demande. Il offre même une bonne autonomie, selon le type de route.
Consommation et autonomie
Le Q4 e-tron 40 est équipé d'une batterie lithium-ion utile de 76,6 kWh. Loin des moyennes et autonomies annoncées, le Q4 e-tron 40 peut parcourir plus de 400 km en ville si on ne lui demande pas grand-chose. En ville et sur route nationale ou départementale, sa consommation est relativement parcimonieuse : 17,8 kWh/100 km pour une autonomie de 430 km. Pourtant, c'est sur l'autoroute que le Q4 se montre gourmand, avec une consommation qui peut monter à près de 25 kWh/100 km, ce qui nous laisse avec une autonomie de 300 à 320 km.
En principe, c'est plus que suffisant pour pouvoir atteindre la prochaine borne de recharge rapide sur les principales autoroutes du pays et d'Europe. Le Q4 e-tron 40 accepte des puissances jusqu'à 135 kW en charge rapide pour, en théorie, pouvoir récupérer une charge à 80 % en moins de 30 minutes.
Cependant, un élément essentiel est à prendre en compte pour la consommation en hiver (dans notre test ce n'était pas un problème du fait des températures clémentes), la pompe à chaleur. Ce système qui maintient la batterie à la température idéale de fonctionnement lorsqu'il fait froid est une option du Q4 qu'Audi facture 1 120 euros.
Il est frappant que ce soit un équipement standard dans des modèles plus abordables, comme la Renault Zoe ou la Hyundai Kona Electric , et dans des modèles concurrents, comme la Tesla Model Y, ou même la Ford Mustang Mach E. Et c'est un équipement essentiel, Au contraire, en hiver, la consommation sur autoroute peut grimper jusqu'à plus de 30 kWh/100 km, réduisant l'autonomie à un peu plus de 200 km.
Audi Q4 e-tron 40 S-Line : notre bilan
L' Audi Q4 e-tron 40 s'avère être un SUV familial vraiment confortable, avec une autonomie correcte sur autoroute, un design Audi fort et une présentation plus flatteuse que son cousin Volkswagen ID.4. Si la Volkswagen était sa seule rivale, ce ne serait pas un problème pour Audi.
Pourtant, la Skoda Enyaq, moins chère, avec des finitions et une qualité perçue proche de celle de cette Audi et une meilleure consommation, s'avère être une bonne alternative à ce Q4, du moins pour ceux qui ne veulent pas entendre parler de Tesla.
Et c'est que Tesla Model Y propose dans sa version d'accès plus de puissance (325 CV) et plus d'autonomie réelle pour un prix bien inférieur (à partir de 51 200 euros). Malgré tout, la véritable pierre d'achoppement de cet Audi Q4 e-tron est son autonomie un peu juste sur autoroute pour une voiture de sa catégorie et de son prix.
Le Q4 e-tron 40 se veut une proposition pragmatique, à juste titre, mais par rapport à ses rivaux, son principal atout est son cœur, c'est-à-dire le prestige d'Audi et son design, sans aucun doute Audi.
