Le Kia e-Niro, un SUV électrique, a été évalué. Il se repose sur son design sans chercher à innover davantage

L'arrivée du premier Kia e-Niro sur le marché en 2019 a été une surprise pour beaucoup, alors que de nombreux grands constructeurs automobiles mettaient la touche finale à leurs offres électriques telles que l'ID.3 de Volkswagen. Kia a lancé un multisegment relativement abordable offrant une autonomie supérieure à celle de pratiquement toutes les autres voitures électriques, à l'exception de Tesla, ainsi qu'un intérieur spacieux.

Ce modèle a été un succès retentissant pour la marque et semblait ne pas nécessiter d'être renouvelé après seulement quatre ans de commercialisation. Malgré cela, Kia a lancé une deuxième génération qui doit maintenir ce succès à une époque où elle doit affronter une concurrence accrue. La question est de savoir si la Kia e-Niro est toujours une référence parmi les voitures électriques.

Bien que l'ancien e-Niro ait eu une vie commerciale courte, elle a été marquée par un succès intense. Ce succès a incité Kia à repenser complètement la voiture d'ici la fin de 2022. La deuxième génération du véhicule présente un design moins original mais plus attrayant, avec une nouvelle face avant et des panneaux de carrosserie du montant C disponibles en option dans le style de la première Audi R8, avec une couleur contrastée pour un supplément de 150 euros.

Nouveau costume, mais même cœur

Le nouveau design se caractérise par des proportions légèrement plus grandes, avec une augmentation de la taille dans presque toutes les directions. En effet, la voiture mesure maintenant 45 mm de plus en longueur (dont 20 mm correspondent à l'empattement) et 20 mm de plus en largeur.

Avec une longueur totale de 4,42 mètres, l'e-Niro présente davantage de caractéristiques de crossover que de SUV compact, tel que le SEAT Ateca qui est environ 5 cm plus court et plus haut que l'e-Niro. Ces dimensions offrent une habitabilité relativement bonne à la nouvelle Kia, qui s'est nettement améliorée dans cette deuxième génération.

Cependant, bien que le châssis et les dimensions aient changé, cela ne représente pas une révolution technique. La Kia e-Niro conserve son moteur électrique synchrone à aimant permanent de 150 kW (204 ch) et la capacité utilisable de sa batterie lithium-ion polymère a augmenté de seulement 0,8 kWh, atteignant maintenant 64,8 kWh utilisables.

La marque coréenne a annoncé une autonomie WLTP de 460 km pour son nouveau modèle, ce qui est similaire à celle de son prédécesseur qui était de 455 km. La puissance de recharge reste inchangée à 72 kW, alors que la plupart de ses concurrents proposent déjà des puissances supérieures à 100 kW.

La gamme Kia e-Niro propose trois finitions à partir de 43 300 euros, avec l'entrée de gamme Concept, suivi du Drive à partir de 46 965 euros, et de l'Emotion à partir de 49 965 euros. Notre essai a porté sur la finition Drive, qui offre le meilleur rapport qualité-prix des trois.

Le véhicule est équipé d'origine de plusieurs fonctionnalités, telles que des phares full LED, un régulateur de vitesse adaptatif, une climatisation à pompe à chaleur, des capteurs de stationnement et une caméra arrière, un chargeur mobile sans fil, ainsi qu'un système d'infodivertissement doté d'un écran tactile compatible avec Android Auto et Apple CarPlay, ainsi qu'une fonction de navigation.

A bord : plus d'espace

Le Kia e-Niro nouvellement mis à jour présente des changements à bord, avec un design et une présentation qui rappellent la Kia EV 6. Il dispose d'un unique bloc pour les deux écrans (instruments et infodivertissement), un sélecteur de vitesse rond sur la console centrale, et un volant qui évoque curieusement ceux des Citroën des années 70.

Cependant, le e-Niro présente également un ou deux problèmes de qualité perçue inattendus. Cela représente une nouveauté pour Kia, qui avait depuis des décennies habitué ses clients à une qualité supérieure. Comme beaucoup d'autres véhicules électriques, y compris ceux du groupe Volkswagen, certains éléments du e-Niro ont sacrifié la qualité perçue pour réduire les coûts.

Les matériaux utilisés pour les portières de la voiture sont moins satisfaisants que ceux auxquels Kia nous a habitués, car ils sont durs et brillants. Il est encore plus préoccupant que les plastiques entourant la colonne de direction produisent des grincements lorsqu'on tourne le volant.

La sellerie, qui est un mélange de tissu et de cuir synthétique fabriqué à partir de matières recyclées, semble excessivement fine pour une voiture. Cependant, seule l'épreuve du temps nous dira si elle est durable malgré son apparence. Finalement, le couvre-botte est un simple filet.

Le nouveau e-Niro ne déçoit pas en matière d'espace intérieur et de confort. Les sièges avant offrent un niveau de confort plutôt satisfaisant, et il est à noter qu'il y a une prise USB pour les passagers arrière dans le dossier. Ces derniers bénéficieront également d'un espace pour les jambes plus généreux que dans la génération précédente du véhicule. En comparaison avec des modèles tels que la CUPRA Born ou la Volkswagen ID.3, le e-Niro offre encore plus d'espace grâce à la conception fine des dossiers des sièges avant.

En ce qui concerne le coffre, il est plus spacieux que dans la version précédente, offrant une capacité de stockage allant jusqu'à 495 litres. Le e-Niro est également équipé d'un pratique coffre avant de 20 litres, ce qui est idéal pour ranger les câbles de charge sans perturber ou salir l'espace de rangement principal.

Au volant

L'e-Niro est considérée comme une voiture pour tous, adaptée à la fois aux amateurs de SUV et de compact. Bien que disposant d'un mode Sport qui améliore la réponse de l'accélérateur et réduit le freinage régénératif, elle ne conviendra pas à ceux qui cherchent une expérience de conduite sportive.

Bien que ses accélérations de 0 à 50 km/h soient vives et qu'elle atteigne les 100 km/h en 7,8 secondes, son châssis n'est pas conçu pour offrir une conduite amusante. Les pneus Continental EcoContact, conçus pour réduire la consommation, émettent des grincements lorsqu'on accélère en virage.

De plus, la voiture manque de contrôle du corps, ce qui se traduit par des mouvements de balancement et de rebondissement. En conséquence, une conduite plus douce est recommandée.

Le SUV compact ne vise pas à être très dynamique, mais plutôt à offrir une grande polyvalence pour les trajets quotidiens. Dans cette optique, il excelle en proposant un bon niveau de confort en ville et sur autoroute, tout en réduisant efficacement les bruits aérodynamiques.

La direction est relativement précise mais légère, contribuant ainsi à une conduite relaxante. Malgré cela, le e-Niro peut être rapide pour les dépassements, avec une accélération de 80 à 120 km/h en 5,1 secondes. Il est à noter que le mode Normal permet de conserver les performances tout en bénéficiant d'un freinage récupératif particulièrement utile en ville mais moins sur autoroute.

Les palettes situées sur le volant pour régler le niveau de freinage récupératif à la volée sont très pratiques, car elles permettent de choisir entre une faible récupération d'énergie lors du freinage et une récupération maximale qui permet de rouler avec une seule pédale en ville, à condition de bien anticiper les décélérations.

La consommation et l'autonomie sont des aspects cruciaux pour les voitures électriques, et la Kia e-Niro ne déçoit pas. En effet, elle peut atteindre une consommation aussi basse que 12 kWh/100 km en ville, ce qui lui donne une autonomie de plus de 415 km malgré une moyenne en ville de 15,6 kWh/100 km.

En conduisant sur autoroute avec une voiture électrique, les avantages ne sont pas aussi évidents qu'on pourrait le penser. En moyenne, la consommation est de 23,5 kWh/100 km, ce qui réduit l'autonomie à 275 km. Par conséquent, il est recommandé de prévoir une pause tous les 220 km environ, au cas où la borne de recharge prévue ne fonctionnerait pas ou en cas d'imprévu. En outre, il faut tenir compte des temps de charge, qui peuvent être un peu plus longs que prévu en raison d'une puissance de charge limitée à 72 kW. Il faut compter environ 45 minutes pour recharger de 10% à 80%.

Finalement, bien que sa moyenne cumulée de consommation soit de 19,5 kWh/100 km pour une autonomie moyenne de 333 km, cette valeur est loin de celle annoncée par Kia qui est de 16,2 kWh/100 km pour une autonomie de 400 km. Malgré cela, le Kia e-Niro reste très économique en termes de consommation en milieu urbain et sur route, mais l'autoroute reste son point faible. Cependant, cela est un problème commun à tous les véhicules électriques qui est en train d'être résolu par l'augmentation de la capacité de la batterie proposée par la plupart des marques.

Le Kia e-Niro face à ses rivaux

Le Kia e-Niro a de nombreux concurrents et options de remplacement, dont le Hyundai Kona EV qui partage une batterie et un moteur avec lui, mais qui est légèrement plus cher. Cependant, la Renault Mégane E-Tech est une alternative viable.

Bien que plus courte (4,20 m), cette voiture électrique française est bien conçue pour l'espace intérieur et offre un confort appréciable, à partir de 43 392 euros avec un moteur de 160 kW (218 ch). Équipée d'une batterie de 60 kWh, elle offre une autonomie de 372 km (avec une consommation moyenne homologuée WLTP de 16,1 kWh/100 km) et peut être rapidement rechargée jusqu'à 130 kW.

La CUPRA Born, qui mesure 4,31 mètres, peut également être considérée comme une alternative à l'e-Niro. Elle est disponible à des prix allant de 41 590 euros à 46 630 euros pour la version équipée d'une batterie de 77 kWh et d'un moteur de 231 ch avec une charge rapide de 125 kW. Bien qu'elle offre un confort similaire, elle dispose d'un espace intérieur légèrement moins spacieux, mais son comportement est beaucoup plus dynamique. Cependant, contrairement à l'e-Niro, la pompe à chaleur indispensable est en option sur le Born.

Bien que son autonomie soit supérieure à celle de l'e-Niro grâce à une batterie plus grande, la CUPRA Born n'est pas le modèle le plus performant en termes de consommation. En outre, la Volkswagen ID.3, qui est la cousine du Born, est également disponible, mais ses prix sont plus élevés, allant de 43 660 euros à 54 445 euros, par rapport à la Kia.

La principale concurrente de l'e-Niro dans cette catégorie sera la MG ZS. Bien que moins puissante (115 kW soit 156 ch) et offrant moins d'espace intérieur, elle peut être plus abordable avec un prix de 36 980 euros pour la version Long Comfort Autonomy équipée d'une batterie de 70 kWh. Cependant, la MG ZS a une consommation élevée de 17,8 kWh/100 km en cycle WLTP pour une autonomie de 384 km avec une batterie de 68,4 kWh.

D'un autre côté, la Tesla Model 3 propulsion est une option plus grande (4,70 m) et plus équipée avec une puissance de 283 CV, une autonomie réelle d'environ 400 km et l'accès au réseau de superchargeurs de la marque. Tout cela pour un prix attractif de 39 990 euros. Si vous êtes prêt à dépenser un peu plus, la Tesla Model Y propulsion à 46 990 euros peut également être une alternative intéressante. Il est important de prendre en compte ces options lors du choix d'une voiture électrique.

Kia e-Niro : notre bilan

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Malgré les améliorations apportées au Kia e-Niro par rapport à la génération précédente, notamment en termes d'habitabilité et de design, Kia s'est reposé sur ses lauriers par rapport à la première génération. En effet, presque rien n'a changé sur le plan technique, et il existe désormais de nombreuses alternatives à l'e-Niro qui ont une consommation, une autonomie et une puissance de charge supérieures.

Même si l'on aurait pu simplement ajouter une option de charge rapide jusqu'à 125 kW pour compenser l'autonomie sur autoroute, cela n'a pas été fait. Malgré cela, la Kia e-Niro reste une bonne voiture électrique familiale et figure toujours parmi les modèles les plus recommandés aujourd'hui. Cependant, elle n'est plus aussi révolutionnaire que lorsqu'elle a été lancée avec la Hyundai Kona, montrant qu'il y avait une vie au-delà de Tesla.