Le Japon a d'abord développé un réseau de stations hydrogène solide, mais il nécessite désormais des camions à hydrogène

Le Japon se distingue parmi les pays disposant d'une infrastructure solide pour approvisionner en hydrogène. Les fabricants japonais en sont pleinement conscients et souhaitent en tirer profit, non seulement en proposant des voitures, mais également des camions équipés de piles à combustible.

Toyota a longtemps œuvré dans ce domaine, et maintenant Honda renforce son engagement envers l'hydrogène en élargissant son partenariat avec Isuzu pour développer un poids lourd utilisant cette technologie.

Le Japon a déjà des usines d'hydrogène, maintenant il veut les utiliser

Pendant de nombreuses années, Honda a été l'un des rares constructeurs à investir dans l'utilisation de l'hydrogène, allant jusqu'à introduire des modèles de véhicules de série à pile à combustible, tels que la Honda Clarity. Cependant, il est venu un moment où le PDG de l'entreprise japonaise s'est lassé et a déclaré que les voitures à hydrogène étaient "inexécutables".

Depuis lors, l'hydrogène a continué à gagner en importance, non seulement dans le secteur automobile, mais aussi dans les véhicules utilitaires, notamment les fourgonnettes et les camions à pile à combustible. Des exemples notables incluent le Ford E-Transit à hydrogène et les camions à pile à combustible de Toyota de VDL.

Cette évolution a incité Honda à reconsidérer la position de son PDG, passant d'une attitude de "non réalisable" à un véritable défi en un peu plus d'un an. La marque japonaise a décidé de miser plus fortement que jamais sur l'hydrogène, en intégrant non seulement la pile à combustible dans ses voitures, mais également en utilisant l'hydrogène dans les véhicules lourds et les camions.

En ce qui concerne l'utilisation de l'hydrogène dans le secteur du transport routier lourd, il y a deux approches possibles : soit développer ces modèles en interne sans collaboration, soit s'associer avec d'autres constructeurs.

Hyundai travaille indépendamment sur son XCIENT Fuel Cell, tout comme Mercedes-Benz avec son GenH2 Truck. Il existe également des start-up telles que HVS en Écosse qui n'ont pas besoin de collaborer avec d'autres entreprises.

En revanche, Nikola bénéficie de l'aide d'Iveco, Toyota s'est associé à Kenworth aux États-Unis et à VDL aux Pays-Bas, tandis que Honda s'est associé à Isuzu.

Les deux entreprises japonaises ont récemment annoncé la signature d'un accord selon lequel Honda sera responsable du développement et de la fourniture de la pile à combustible pour un camion Isuzu, dont la sortie est prévue pour 2027.

Depuis 2020, les deux entreprises étudient la viabilité de l'utilisation de grands camions à pile à combustible, et le projet prend désormais de l'ampleur. En effet, les premiers prototypes de ce camion devraient être prêts dans moins d'un an.

Ce qui reste à déterminer, c'est si Honda et Isuzu opteront pour une approche similaire à celle de Toyota et VDL, consistant à développer un kit de conversion de piles à combustible pour les camions diesel existants, ou s'ils créeront un tout nouveau modèle à partir de zéro.

Dans le cas de Nikola et Iveco, le camion à pile à combustible déjà opérationnel aux États-Unis est basé sur un moteur à combustion Iveco préexistant.

Nous ne disposons pas non plus d'informations quant à la disponibilité du camion Honda et Isuzu en Europe. Il est possible qu'il reste au Japon, où le réseau d'hydrogène revêt une importance particulière. Cependant, il convient de noter que la présence de stations d'hydrogène en Europe, en particulier en Allemagne et aux Pays-Bas, ne cesse de croître, grâce notamment à l'expansion prévue dans le cadre du plan des stations H2.

Ce qui est évident, c'est que les constructeurs intègrent de plus en plus l'hydrogène dans leurs plans, que ce soit pour les voitures ou les camions. Honda ne souhaite pas être en reste dans l'une ou l'autre de ces industries.