Le droit de réparer en Europe, qui ne permet pas le monopole que Tesla a aux États-Unis

On dit que les voitures électriques sont un smartphone sur roues et que les Tesla sont l'équivalent automobile d'Apple et de son iPhone. Les deux entreprises ont beaucoup en commun, elles sont toutes deux ambitieuses et leaders dans leur secteur et les deux ne facilitent pas la réparation de leurs produits.

Tesla ne laisse personne réparer ses voitures aux États-Unis. Les réparations sont si lentes et coûteuses que les clients ont poursuivi la marque.

Le Better Business Bureau a connaissance de plus de 9 000 rapports de plainte que les clients de l'entreprise leur ont envoyés concernant les services et ateliers officiels de Tesla .

Une partie de la frustration vient du fait que les voitures électriques sont censées être plus faciles à entretenir que les véhicules à moteur à combustion interne, car elles ont moins de pièces mobiles.

Cependant, les conducteurs de Tesla qui doivent amener leur voiture au magasin ont tendance à se rendre dans les centres de service Tesla à peu près au même rythme que les propriétaires de Lexus ou d'Audi, selon les données de JD Power partagées avec Recode.

La grande majorité des constructeurs utilisent un réseau de concessionnaires pour les réparations et l'entretien, tout en n'empêchant pas les ateliers indépendants de réparer les voitures, ni même le propriétaire de la voiture lui-même. 

Dans le cas de Tesla, cependant, la grande majorité des réparations doivent être effectuées dans un centre de service Tesla. En gros, la marque ne laisse personne toucher à ses voitures.

Tesla prévient même ses clients que les dommages ou pannes causés par des techniciens non certifiés par Tesla ne seront pas couverts par la garantie.

Le droit de réparer sa voiture existe en Europe

En Europe , cependant, toute personne ou atelier indépendant peut réparer ou effectuer l'entretien d'une voiture sans perdre la garantie officielle, à condition de suivre les instructions et la procédure indiquées par le constructeur.

C'est en 2010 que la Commission européenne a approuvé le règlement 461/2010 pour garantir la libre concurrence sur le marché de l'après-vente et lutter contre les pratiques abusives des constructeurs en matière de garanties. Le texte est entré en vigueur le 1er juin 2010 et bien que sa validité expire en 2023, il sera en principe prolongé jusqu'en 2028.

Cependant, que la loi soit de notre côté ne signifie pas que les fabricants facilitent la tâche aux ateliers indépendants ou aux particuliers. Certains revendeurs officiels -et non la marque- peuvent refuser de vendre des pièces détachées à un atelier indépendant, ainsi que des outils spécifiques ou un logiciel d'analyse de la batterie dans le cas d'une voiture électrique par exemple.

De la même manière, notamment lorsqu'il s'agit d'opérations complexes ou structurelles, si un constructeur ne peut pas refuser de vendre la pièce détachée, il peut refuser de fournir un manuel de réparation avec la bonne marche à suivre pour effectuer ladite réparation.

Dans le passé, Tesla s'est également opposé à une législation aux États-Unis qui soutient le mouvement pour le droit à la réparation , qui préconise de faciliter la réparation de ses propres appareils et équipements. Quelque chose qui, par exemple, avec la récente proposition de la Commission européenne sera étendu aux tablettes et smartphones, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de la garantie légale.